Telle une bande de petits oiseaux bienfaiteurs, les volontaires sillonnent les allées de l’hôpital des Enfants, de leur vol discret. Elles traversent les arcades de fer qui relient une unité à l’autre, et offrent, sur leur chemin, un jouet, un sourire ou une oreille attentive à ceux qui en ont besoin. Pour elles, chaque pièce de l’hôpital est un nid dont il faut s’occuper. Elles sont comme des oiseaux parce qu’elles se déplacent toujours ensemble, parce qu’elles semblent venues tout droit du ciel et qu’elles ne s’arrêtent de gazouiller gaiement que face au panneau « Silence, Hôpital ».
Photo : Alison H
Les Volontaires de Gutiérrez fêtent cette année leurs 50 ans de service. Elles sont 120 femmes, et connaissent la douleur des petites et des petits internés, mais aussi leur merveilleux instinct infantile pour aller toujours de l’avant. Et puisque ces noces d’or coïncident avec la Journée de l’Enfance argentine, l’occasion est parfaite pour faire la fête : toute la semaine, l’hôpital s’est transformé et des jouets ont été distribués à près de 320 enfants.
Les taches des volontaires sont limitées. Elles peuvent tenir le bras d’un enfant à qui on prend la température, mais ne peuvent pas la prendre elles-mêmes. Elles n’ont pas non plus accès au dossier médical des petits. C’est ce qui les distingue des infirmières. Mais pour chacune d’entre elles, être simplement là, être présente pour accompagner les enfants et leurs parents dans l’épreuve, et voir le bonheur réapparaître sur leurs visages, cela vaut tout l’or du monde.
Source : Las historias de los chicos y las voluntarias del Gutiérrez