L’équipe d’Argentine-Info est partie à la rencontre d’Eric Lestel, le propriétaire d’une crêperie française de qualité située dans le quartier de Retiro, du nom de La Galette. Retour sur le concept du restaurant ainsi que sur le parcours et les projets de cet aventurier du monde, originaire du Sud-Ouest de la France.

Source : La Galette

Bonjour, est-ce que vous pouvez vous présenter et revenir sur votre parcours ?

Je m’appelle Eric Lestel, j’ai bientôt 60 ans et on peut dire que j’ai eu un parcours atypique avant d’arriver en Argentine et de monter La Galette. J’ai étudié aux Etats-Unis pour devenir pilote d’avion, puis j’ai monté pas mal d’entreprises, et finalement à Tahiti j’ai été contacté pour devenir diplomate international pour l’ONU. J’ai eu beaucoup d’argent à une période. Et puis, j’ai eu envie de découvrir autre chose. A 45 ans,  j’ai laissé tout ce que j’avais à mes enfants et je suis parti faire le tour du monde en bateau.  Aux Caraïbes, j’ai rencontré Ximena, une Argentine qui est devenue mon épouse, et on a décidé de naviguer à deux. Au total, j’ai fait 5 ans de bateau à travers le monde. Je suis resté 2 ans en France, ce qui a notamment permis à Ximena de découvrir la Bretagne et… les crêpes bretonnes, au sarrasin.

Pourquoi vous-êtes-vous installés en Argentine finalement ?

Ximena devait rentrer en Argentine pour des raisons familiales. Moi il fallait absolument que je me trouve une occupation. Petit à petit, on a eu l’idée de monter une crêperie en Argentine pour faire découvrir les crêpes aux Argentins. On a ouvert la Galette au public pour la première fois le 5 mai 2014. L’idée, c’est vraiment de faire découvrir la gastronomie française aux Argentins, on fait donc aussi par exemple du bœuf bourguignon et de la soupe à l’oignon, cela fait un carton ! Le cidre est également très apprécié !

Est-ce que vous pouvez nous parler de l’esprit de la Galette ?

L’idée, c’était de faire un endroit convivial, familial, qui ne soit pas franco-français. Les serveurs sont français car cela plaît aux clients, mais le reste est argentin ou colombien. On a toujours voulu un certain de type de clientèle : cadre ou cadre supérieur. Les gens qui viennent à la Galette (personnel de l’Alliance Française et de l’Ambassade de France, beaucoup d’avocats et autres professions libérales) viennent pour découvrir autre chose et payent pour la qualité du service et surtout de nos produits. Ici on propose de la cuisine de qualité sans que ce soit de la grande cuisine. On travaille avec les meilleurs produits et les meilleurs fournisseurs. A chaque fois, on va à la rencontre des producteurs pour contrôler les conditions d’hygiène et de production. La qualité est primordiale pour nous.

Monter un business en Argentine, c’est difficile ?

C’est assez lent au niveau administratif. Ensuite, une fois que le business est monté, il faut savoir gérer l’inflation et les salaires (on a quand même 8 employés), ce qui n’est pas évident au quotidien. Par exemple, tous les 4 mois, les prix de la carte changent ! L’Etat prend beaucoup d’impôts sur les cartes de crédit, donc on gagne moins d’argent que quand les clients paient en liquide. Ici, les fournisseurs ont du mal à garder toujours la même qualité, il faut toujours être vigilant.  En fait, pour gérer une entreprise ici, on doit faire des exercices intellectuels qui ne sont pas naturels pour nous, européens. Mais on s’habitue assez facilement.

Et la vie au quotidien d’expatrié en Argentine ?

Le pays me plaît énormément, au niveau des paysages et de la qualité de vie. Ici, il y a 10 000 choses à faire, les gens sont sympas, on a pas mal d’amis argentins ici. En fait, beaucoup de clients sont devenus des amis, ils nous invitent régulièrement pour faire un asado ou jouer au golf le weekend. Ici les Français sont toujours bienvenus,

Est-ce que vous avez des projets pour la suite ?

> Avec l’été qui arrive, on va mettre en place des after-offices, avec du bon fromage, du vin, des croques-monsieurs et des bruschettas. On souhaite aussi mettre en place des tragos, c’est-à-dire des boissons alcoolisées de type cocktail.

>L’année dernière, un professeur français  de guitare venait tous les vendredis soirs et ca marchait très bien ! On souhaite également faire venir un groupe de deux musiciens qui font du tango russe ! L’un est chanteur lyrique et fait de la guitare, l’autre fait de l’accordéon.

> Dans un avenir proche, on souhaite ouvrir un autre restaurant dans l’hôtel d’un ami qui est client de la Galette. L’idée c’est de conserver la même carte et le même concept. Dans l’avenir, on aimerait ouvrir plusieurs restaurants La Galette pour en faire une chaîne à Buenos Aires. Ce projet nous permettrait de continuer à vivre notre passion une bonne partie de l’année en navigant à travers le monde. Moi ce qui me plaît dans la vie, c’est d’être aventurier.

N’hésitez pas à venir faire un tour à La Galette, ouverte du Lundi au Vendredi de 8h30 à 23h, et le Samedi de 12h à 19h, avenue Marcelo T. de Alvear 801 !
Ambiance conviviale et crêpes délicieuses !