Le graffiti est un art de rue, souvent controversé, qui consiste à dessiner sur les murs. Argentine-info vous raconte tout sur cet art typique de certains quartiers portègnes.
Le contexte social de développement du graffiti à Buenos Aires
Cet art existe depuis longtemps mais, à Buenos Aires, il s’est très largement développé suite à la crise économique et sociale de 2001. A cette période on pouvait voir inscrit sur les murs de la capitale ce fameux message : “Qu’ils s’en aillent tous“. Un message des manifestants réclamant la démission des membres du gouvernement jugés incompétents. Vous l’aurez compris, le graffiti est un moyen d’expression populaire dont le but est de faire passer un message fort en dénonçant ou au contraire en soutenant, mais toujours avec une subtilité qui prend souvent la forme d’un humour satirique et anticonformiste. Par ses œuvres graphiques sur les murs de la capitale, Buenos Aires prend des allures de musée à l’air libre. En effet, plusieurs agences et entreprises vous proposent désormais une visite guidée des plus beaux graffitis de la capitale.

Graffiti, Palermo soho – Photo : Flickr
Evolution historique du graffiti à Buenos Aires
Très fortement réprimé pendant la dictature militaire de 1976 à 1983, le street Art est aujourd’hui, d’un point de vue juridique, illégal mais très peu condamné. Il est bien plus toléré et même parfois encouragé par les autorités publiques ainsi que les résidents ! Que s’est-il passé pour en arriver là ?
La crise de 2001 ! C’est la date à laquelle on commence à observer l’essor du street Art notamment en Argentine. Les protestations contre les responsables de la crise se multiplient et le street Art apparaît alors comme un canal très efficace de l’expression du peuple. En effet, difficile de ne pas remarquer ces grandes fresques hautes de 5 mètres sur les murs de la capitale Argentine. Ainsi à la portée de tous, elles se sont petit à petit, fondues au décor de la ville. Mais les graffitis sont éphémères : ils peuvent être recouverts de peinture, d’un autre graffiti ou encore endommagés par les intempéries. Le street art de Buenos Aires est en cela une discipline à la fois puissante, par son évidence visuelle, et en évolution constante, par son caractère éphémère.
Le Graffiti : Un Art conscient
Le graffiti fait maintenant partie des diverses formes d’art en Argentine et ce, à part entière. Longtemps considéré comme étant un acte de vandalisme, certains adeptes se sont débrouillés pour en faire cependant un art respecté. C’est une façon de transgresser les règles ou de crier haut et fort un fait ou un mécontentement général. Il sert également de toile grandeur nature, de lieu pour laisser libre court à l’imagination, à la créativité.

“Tu basura es mi tesoro” – Photo : Wikipédia
Le 28 juillet 2015 l’OBS titre “A Buenos Aires, le street art s’attaque au vandalisme de rue“. Le Magazine nous décrit un immeuble du quartier populaire “Tres de febrero” en banlieue de Buenos Aires : “Un immeuble entaché de graffitis indéchiffrables”. Dans cet immeuble, les résidents n’ont pas assez d’argent pour faire repeindre le mur, ainsi ils ont décidé de faire appel à Andrés Rotundo Fraga, un amateur confirmé, pour dessiner par dessus les semblants de graffitis préexistants. Son graffiti va donc répendre l’art et la culture dans un lieu public, selon les résidents qui lui ont donné leur accord.
Plus largement, pour encourager les œuvres urbaines, la ville de Buenos Aires dépense 60.000 USD par an, confie Patricio Di Stefano, sous-secrétaire de l’espace public pour Buenos Aires. Ainsi dans la capitale Argentine le graffiti est de plus en plus considéré comme un art, une culture comme les autres, en plein espace public.
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