Vous avez peut-être entendu que des élections primaires se sont déroulées ce dimanche ! Seulement voilà, vous n’avez peut être qu’une vague idée de la politique en Argentine (Vous voyez qui est Cristina de Kirchner, et c’est à peu près tout…). Mais vous aimeriez quand même comprendre les résultats de cette actualité politique ! L’équipe d’Argentine-info a pensé à vous : explication du rôle des primaires et des différents partis et analyse des résultats.

Daniel Scioli, vainqueur des primaires – Source: Flickr
Pourquoi les primaires sont elles cruciales ?
En Argentine voter n’est pas seulement un droit, c’est un devoir. Les primaires portent donc le nom de PASO (primarias, abiertas, obligatorias y simultáneas). Toutes les forces politiques ayant des candidats à la présidentielle ont dû participer, et tous les citoyens âgés de 18 à 70 ans ont été obligés de voter. Les primaires de ce weekend étaient destinées à sélectionner les listes qui se présenteront aux législatives qui auront lieu au mois d’octobre. Elles ont également permis de sonder l’opinion publique, et notamment de mesurer le degré d’adhésion à la politique de la présidente péroniste Cristina Kirchner, qui a dû faire face à plusieurs manifestations contre sa politique depuis 2011. L’histoire montre que les candidats bien positionnés lors des PASO, le seront d’autant plus aux élections générales. Et inversement pour ceux qui se retrouvent mal placés aux primaires. Les coalitions obtenant moins d’1,5% des voix aux primaires ne pourront pas participer aux élections d’octobre 2015.
Quels sont les différents partis ayant participé aux primaires ?
Le Front kirchnériste pour la victoire (FPV), à la tête du parti justicialiste (PJ), avait pour unique candidat le gouverneur de la province de Buenos Aires, Daniel Scioli. Le principal parti de l’opposition s’appelle Cambiemos. 3 candidats étaient en compétition : le maire de Buenos Aires Mauricio Macri du parti conservateur Propuesta Republicana (PRO), le sénateur Ernesto Sanz de l’Union Civique Radicale (UCR : parti socio-démocrate), et la députée Elisa Carrió, de la Coalition Civique du centre.
Autres partis :
– Unis pour une Nouvelle Argentine (UNA) formé des péronistes dissidents Sergio Massa, député, et José Manuel de la Sota, gouverneur de Córdoba.
– L’alliance Progresistas : députée Margarita Stolbizer
– Le Front de Gauche et des Travailleurs (FIT) : Jorge Altamira et le député Nicolás del Caño.
– Compromis Fédéral : Adolfo Rodríguez Saá, péroniste opposant, sénateur et ex-président de la République.
Les candidats qui étaient les plus attendus
– Bien que Daniel Scioli soit le moins kirchneriste des 7 péronistes qui avaient maintenu leur candidature jusqu’à très récemment, il a été choisi par Cristina comme unique candidat pour les primaires, en raison de sa côte de popularité. Il fit ses débuts en politique sous la présidence du péroniste néolibéral Carlos Medem de 1996 à 1999.
– Mauricio Macri est le fils d’un chef d’entreprise très influent, il travailla avec son père jusqu’à la crise de 2001, moment à partir duquel il commença à rentrer en politique. Il fonda son parti, devint député et est aujourd’hui maire de Buenos Aires. Il devint très populaire de 1995 à 2007 en tant que président du club de foot Boca Juniors pendant 12 années.
Les résultats
Daniel Scioli, candidat péroniste du parti au pouvoir Front pour la victoire (FPV) apparaît sans grande surprise en tête des primaires avec 36,7 % des suffrages, devant le maire de droite de Buenos Aires Mauricio Macri qui a obtenu 31% des voix. Sergio Massa, quant à lui, arrive en 3ème position avec près de 21% des suffrages. Le scénario le plus probable est donc celui d’un duel électoral entre Scioli et Macri pour la présidentielle d’octobre. Cependant, l’enjeu du scrutin n’était pas vraiment de voir qui allait arriver en tête, mais plutôt de chiffrer l’écart entre les deux premiers candidats. Même si Scioli est favori à la présidentielle, l’élection n’en est pas pour autant gagnée d’avance. Son objectif était en effet de battre Mauricio Macri avec plus de 10 point d’avance, en dépassant les 40%…
La fin du kirchnérisme en Argentine ?
Les élections d’octobre auxquelles s’apprête à participer le peuple argentin apparaissent comme un véritable tournant dans l’histoire politique du pays, puisqu’elles mettront fin à 12 années consécutives de « kirchnérisme ». En effet, Cristina Fernández de Kirchner, élue une première fois en 2007 et réélue en 2011, succédant à son mari Néstor Kirchner lui-même président de 2003 à 2007 ne peut effectuer un troisième mandat consécutif. Cependant, Scioli, le favori pour les élections d’octobre, appartient bien au parti kirchnériste Front pour la Victoire. Mais il est perçu comme plus libéral que la présidente actuelle, notamment concernant le front de la dette, les importations et l’accès aux devises étrangères. Mauricio Macri, quant à lui, s’impose clairement comme davantage en rupture avec le péronisme, il promet de mettre fin au protectionnisme de Cristina Kirchner.
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