Dimanche 25 Octobre, les Argentins ont été appelés à se rendre aux urnes dans tout le pays. Six candidats en lice, dont deux favoris : Daniel Scioli (surtout) et Mauricio Macri. Alors que les sondages annonçaient un écart de 10 points entre ces deux candidats, ce qui aurait impliqué la victoire immédiate de Scioli, les résultats affichent à peine un écart de deux points entre ces concurrents. En Argentine et dans le monde, les médias parlent de “surprise”, d’ “échec pour Cristina”, et affirment que ce second tour est à la fois “inédito” et “histórico”.

Source: Wikipedia

Retour sur les résultats officiels

Scioli est arrivé en tête des élections présidentielles avec un peu plus de 36% des suffrages, suivi de près par Mauricio Macri, qui a quant à lui obtenu un peu plus de 34% des votes de l’électorat. Le candidat péroniste et anti-kirchnériste Sergio Massa a lui comptabilisé un peu plus de 21% des suffrages. Nicolas del Caño, le candidat du Front de gauche argentin, arrive loin derrière avec seulement 3% des voix, suivi de Margarita Stolbizer et Rodrigo Saá.

Des résultats inattendus

Les sondages et les sympathisants de Scioli annonçaient un écart considérable avec le principal candidat de l’opposition, Mauricio Macri, leader du parti Cambiemos. Le second tour est donc une grosse déception pour les Argentins en faveur de Scioli, et apparaît comme un échec pour le parti de Cristina de Kirchner, le Front pour la Victoire. Le kirchnerisme est loin de faire l’unanimité auprès des Argentins aujourd’hui. En effet, en plus de voter pour les élections présidentielles, les Argentins ont été appelés hier à voter pour les gouverneurs de chaque province d’Argentine. Les résultats montrent une nette victoire du parti Cambiemos : Maria Eugenia Vidal, protégée de Macri, et candidate au poste de gouverneur de la province de Buenos Aires, a remporté les élections, devant le péroniste Anibal Fernández, ancien chef de cabinet de la présidente Kirchner.

Stratégie à venir des 2 candidats

Daniel Scioli a pâti de la division de l’électorat kirchnériste entre sa candidature et celle du péroniste Sergio Massa. Il espère donc récolter les voix des 21% ayant voté pour Massa au premier tour, en se présentant comme davantage péroniste. Scioli a appelé les Argentins à faire “un pas en avant, pas un saut dans le vide”, évoquant un risque pour l’Argentine en cas de changement de gouvernance.  Il se présente comme un centriste conciliateur, en rupture avec la présidence de Cristina, qui concentrait les pouvoirs dans un style conflictuel.

Mauricio Macri a annoncé après les résultats du premier tour : “Ce qui s’est passé aujourd’hui a changé la politique de ce pays”. Il va chercher à réunir les votes de tous les Argentins anti-kirchnéristes, en particulier ceux ayant voté pour Massa et Stolbizer. Macri est très critique vis-à-vis de la politique économique du mandat Kirchner et a aujourd’hui le soutien du milieu des affaires. Le double effet de surprise, aux présidentielles, et aux régionales, fait de Macri un concurrent redoutable pour Scioli lors du second tour.

Rien n’est donc encore joué et tout peut se passer lors du deuxième tour le 22 Novembre prochain !