Comme Paris Match et Le Figaro, Richard de Vendeuil, dans L’Express du 7 août 1997, nous raconte les cas de « Ces Français qui sont partis pour réussir ». Sur les bords du Rio de la Plata, il évoque Vincent Chevalier et l’agence Equinoxe qu’il a fondé avec son associée argentine, Maria Berthet.
« Il était parti “pour voir” et pour rentabiliser sa bonne connaissance de l’espagnol. […] Sept ans plus tard, Vincent, 31 ans, n’a toujours pas décollé des bords du Rio de la Plata.
Une vingtaine de millions de chiffre d’affaires, sept salariés, des clients comme Danone, Peugeot ou Auchan, Equinoxe, l’agence de voyages qu’il a montée en 1990, avec un partenaire local, prospère. “Si cela n’avait pas réussi, je serais rentré”, avoue cet ancien élève de l’Edhec, l’école de commerce de Lille, qui reconnaît s’être rapidement pris au jeu.
Certes, l’ex-coopérant rémunéré en devises a d’abord goûté au plaisir de vivre dans un pays où l’hyperinflation atteint 2500%. “Je courais des chutes d’Iguaçu aux baleines de la péninsule Valdes, en Patagonie.” L’appel du grand large, version Ushuaia? Derrière les images d’eldorado et les clichés exotiques de la grande vie, d’autres réalités ne tardent pas à se profiler. Un taux de chômage de l’ordre de 18%. Une protection sociale inexistante ou très onéreuse. Autant de contraintes que, jusque-là, Chevalier, fils de diplomate, n’avait guère côtoyées. Qu’importe. Il continue de penser que l’espace argentin recèle des potentiels qu’une France trop “paperassière” ne pouvait lui offrir.
Fier d’avoir trouvé un créneau d’activité qui ne requiert pas trop d’investissement tout en lui permettant de travailler en devises étrangères – “Indispensable, étant donné la banqueroute de la monnaie locale” – il a maintenant une nouvelle ambition : se diversifier pour “accueillir et piloter localement d’autres entreprises françaises intéressées par la région”. »
L’Express, 7 août 1997, p. 31