L’ex-président argentin est mort à 9h15 du matin hier à El Calafate, succombant à un arrêt cardiaque. Cet évènement tragique a surpris tout le pays et laisse désormais planer un grand doute sur l’avenir politique du Gouvernement.

Il est mort à la même heure que celle qui l’avait vu naître, soixante ans plus tôt. Néstor Carlos Kirchner,  sans doute l’homme politique le plus influent de son pays, s’est éteint à l’hôpital de El Calafate en Patagonie, aux côtés de son épouse, la Présidente Cristina Fernández.

Sa mort a provoqué une agitation générale dans tout le pays. Les représentants étrangers, dont Hugo Chávez et Lula Da Silva rejoignent peu à peu Buenos Aires pour assister à la veillée funéraire qui a débuté à 10h00 ce matin.

Hier déjà, des milliers de personnes s’étaient mobilisées dans la capitale sur la Plaza de Mayo (place de Mai). Beaucoup ont lancé des fleurs sur les clôtures de la Maison du Gouvernement et laissé d’innombrables lettres de soutien à l’attention de la Présidente. Ils étaient très nombreux à passer la nuit entière sur la place de Mai en attendant le défunt et sa famille ce matin.

Le pays sera en deuil jusqu’à samedi, et Néstor Kirchner enterré dans le cimetière de Río Gallegos en Patagonie, ville où il est né. Son grand-père qui s’est installé le premier là-bas avait d’ailleurs des origines suisses, croates, espagnoles et allemandes.

Les principaux dirigeants de l’opposition ont envoyé hier leurs condoléances à Cristina Fernández. Tous ont appelé à l’unité nationale en ce moment de deuil. Deux anciens rivaux du défunt et eux aussi ex-présidents, Carlos Menem et Eduardo Duhalde, ont rendu hommage à cet “homme de conviction”.

Questions sur l’avenir politique

La mort de Kirchner ouvre effectivement un grand débat sur l’avenir du Gouvernement. Il était marié avec la Présidente depuis 35 ans. La question est maintenant de savoir comment va réagir celle qui fut selon ses dires sa “compagne de toute la vie”.

En effet, Néstor Kirchner a été jusqu’au bout fortement impliqué dans la politique actuelle, menée par son épouse. Il s’occupait beaucoup des divers détails de gestion de l’administration, et parlait d’ailleurs avec le Ministre de l’Intérieur la veille au soir de sa mort.

Il entretenait également des relations étroites et complices avec la CGT, dont le responsable, Hugo Moyano, appelle à la mobilisation sur la place de Mai aujourd’hui. Certains députés alliés comme Agustín Rossi commencent aussi à déclarer qu’il “va être difficile de penser à tout sans Néstor”.

Cependant, le prêtre qui a rendu visite à la Présidente chez elle hier, Carlos Álvarez, a déclaré qu’elle faisait preuve de courage, et qu’elle lui avait promis de “continuer à lutter pour tous les Argentins”. La présidente argentine ne semble donc pas se laisser abattre…

Source : Néstor Kirchner 1950 – 2010