L’équipe d’Argentine-Info est partie à la rencontre d’Ingrid Walle, la créatrice de Ciboulette-Paris. Passionnée de cuisine et tombée amoureuse de l’Argentine, elle s’est lancée dans un projet gastronomique à Buenos Aires. Retour sur son expérience et sur son nouveau concept de cuisine française à domicile !

Bonjour, peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours ?

Bonjour ! Je m’appelle Ingrid, je suis parisienne de naissance et en Argentine depuis septembre 2015. En 2008 j’ai fait une école de commerce à Paris et j’ai eu l’occasion de faire un échange d’un an à la UADE (Université Argentine de l’Entreprise). Cette année, en totale immersion a été pour moi un réel coup de cœur ! J’ai trouvé un stage dans l’entreprise de cuir recyclé “Vaca Valiente”, ce qui m’a donc permis de rester 6 mois de plus en Argentine.

À mon retour en France, j’ai fais un master marketing du luxe, spécialisé dans la mode et la gastronomie. Cela m’a permis de travailler avec de grands noms du luxe. J’ai ensuite trouvé un poste de responsable événementiel dans un château en région parisienne et donc découvert un “monde de paillette”. Mais je me suis vite rendue compte que j’étais toujours en cuisine pour aider à la préparation des petits plats. C’est vrai que j’adore cuisiner ! L’Argentine était toujours dans ma tête et j’ai donc décidé de tout plaquer pour venir lancer mon projet à Buenos Aires !

Peux-tu nous parler de ton projet Ciboulette ? 

Il faut savoir que j’ai toujours eu l’envie de monter mon propre business, et après ma première expérience en Argentine, il était évident que j’allais le faire ici ! J’ai donc tout d’abord monté ma marque “Ciboulette-Paris”. J’ai décidé le nom de “ciboulette” car c’est un mot français mais qui est utilisé aussi en Argentine. C’est donc compréhensible pour tout le monde, et a une consonance féminine. Cela  représentait bien mon projet, de cuisine française, initialement destiné principalement aux femmes en Argentine. Avant de partir en Argentine, j’ai donc créé mon site web, dessiné un logo pour la marque ciboulette, et je me suis enfin lancé dans mon projet !

L’idée de base était de proposer des ateliers de cuisine française à domicile. Mais je me suis vite rendu compte que je m’ennuyais un peu à faire toujours les mêmes petits plats, et que cela allait être compliqué d’évoluer. De plus, beaucoup de clientes me demandaient s’il était possible de faire chef à domicile ou de livrer les repas à domicile. J’ai donc finalement écouté mes clients et mon projet a changé totalement ! Ciboulette-Paris est donc devenu un service de traiteur sous trois différentes formes.

Des petits plats de toute beauté ! – Ciboulette Paris

Le concept Ciboulette

Tout d’abord, je propose un service de dîner à domicile. J’ai donc acheté un beau service de vaisselle pour 12 personnes, et l’idée est donc d’aller chez les clients et de préparer les plats directement dans leur cuisine. Avec mon équipe, nous cuisinons et faisons le service pour le client et ses invités directement dans leur salon. Les maîtres-mots sont : invisibilité et propreté ! Les clients sont chez eux, et nous faisons le service dans la plus grande discrétion. De plus, nous promettons de laisser une cuisine impeccable !

La seconde forme de mon projet est de proposer des buffets de toutes formes pour les événements. Cela peut être pour un groupe d’amis, ou bien pour une grande soirée. Je propose différentes salades et petits plats froids. Enfin, je propose un service de cocktail pour les événements. Ce sont généralement des groupes privés ou des entreprises qui sont intéressés par ce type de service. Nous préparons des amuse bouches, salés et sucrés pour accompagner les cocktails.

J’essaie de me différencier des autres services de traiteur en accordant une importance toute particulière au service, qui selon moi est la clé, il doit être irréprochable. C’est une cuisine simple mais avec de bons produits. Par exemple, lorsque je cuisine avec du fromage, je choisis toujours des fromages de qualité. C’est donc avec ces trois services que Ciboulette a commencé à fonctionner ! Et depuis peu, je propose un service de delivery pour les repas du midi !

Quelles sont les difficultés pour monter un business en Argentine ?

Tout d’abord, monter un business dans un pays avec autant d’inflation est forcément difficile. Il faut en effet toujours revoir ses prix (environ tous les 2 mois). De plus, il est plus difficile de faire une étude de marché car il y a moins de données, ou même dire quel sera le prix du menu dans 6 mois ! Il faut donc toujours penser à court terme et il est très difficile de se projeter dans le futur ! Il faut aussi porter plus d’attention  sur la ponctualité du personnel. Certains peuvent te prévenir au dernier moment !

Enfin, il est parfois difficile de trouver tous les produits nécessaires pour certains plats. Certains aliments ne sont pas toujours disponibles en magasin, ou bien coûtent très cher certaines semaines. Il faut donc toujours modifier les menus et penser sur le court terme. Je propose donc en général dans mes menus, des produits de saison sans spécifier précisément le légume en cas de rupture de stock !

Une véritable oeuvre d’art ! – Ciboulette Paris

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent lancer leur projet en Argentine ?

Je pense principalement qu’il faut être sûr de soi. Il faut être très motivé pour monter un projet ici, car il est évident que vous allez vous confronter à certains problèmes ! Pour autant, je pense qu’il faut accepter d’avance que ton projet initial va changer. L’idée va forcément évoluer au fur et à mesure du temps et des premières expériences. Il faut donc être flexible pour tout, et ouvert à tous types d’opportunités !

Le point positif des argentins, c’est qu’ils te donnent l’opportunité tous les jours. Il suffit juste de l’intercepter ! Tout est très lent ici et il n’est pas question de brusquer les argentins ! Il faut donc prendre le temps, et s’adapter au rythme de vie de l’Argentine !

Comment est la vie quotidienne d’un expatrié en Argentine ?

Je pense qu’il y a deux types d’expatriés. Tout d’abord ceux pour qui ce n’est pas un choix (mutés par l’entreprise) et quoi doivent s’adapter à un pays qui leur a été d’une certaine manière imposé. Et puis il y a ceux, comme moi, qui sont venu de plein gré et avec une envie bien précise ! Quand on vient en Argentine, on sait très bien qu’il va nous falloir un temps d’adaptation, et que notre rythme de vie sera différent ici qu’en France. Par exemple, je ne suis toujours pas habituée à l’inflation quotidienne ici, problème qu’on ne connait pas en France !

Étant de Paris, je trouve que Buenos Aires est à la fois très différente et à la fois ressemblante à notre capitale, avec beaucoup moins de stress ! C’est une ville surprenante qui est toujours en mouvement. Du jour au lendemain on peut voir un restaurant ouvrir en bas de chez soi, et il y a toujours des expositions et événements organisés. Une chose est sûre, on ne risque pas de s’ennuyer ici ! En France, lorsqu’on rentre du travail à 20h, la journée est terminée. Alors qu’ici pas du tout ! J’adore cet imprévu et le fait de ne pas m’organiser une semaine à l’avance.

Il y a plein de petites choses qui te rappellent tous les jours que tu es en Argentine. Par exemple lorsqu’on va acheter au kiosque en bas de chez soi, et qu’ils n’ont pas de quoi te rendre la monnaie : ils te donnent des bombons ! J’adore !!! Les argentins sont aussi super respectueux lorsqu’ils prennent le bus. Ils font tous la queue ! C’est donc normal ici de voir une file énorme de personnes attendant le bus tout le long de la rue ! Par contre, lorsqu’il s’agit de prendre le métro, plus personne ne fait la queue, et c’est la bousculade garantie !

Des amuse bouches aux couleurs françaises ! – Ciboulette Paris

Quels sont tes projets pour la suite ?

Pour la suite j’aimerais bien-sûr continuer à développer mon entreprise, Ciboulette. L’objectif principal était de monter mon business ici, c’est donc ce que je compte faire ! Pour l’instant, Ciboulette commence à bien fonctionner, mais c’est un travail de tous les jours pour notre développement.

Dans un futur un peu plus lointain, si tout se passe bien avec Ciboulette j’aimerai que ce projet fonctionne grâce à mon équipe à Buenos Aires. Cela me permettrait de sortir de cette grande ville et d’aller vivre à la campagne. J’aime beaucoup la ville de Mendoza, et j’aimerais pourquoi pas lancer un autre projet là-bas !

PS : N’hésitez pas à me retrouver sur mon site et sur Facebook !


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