Il s’agit là d’une artiste exceptionnelle qui a révolutionné la conception de la musique en Amérique du Sud. Son nom ? La Yegros (prononcer la « Shegroos » en Argentin). Pourquoi a-t-elle révolutionné la musique en Amérique du Sud ? Car ses chansons se rapportent à un tout niveau type de chanson que l’on peut définir comme cumbia électronique ! Un nouveau style qui a envoûté toute l’Amérique et qui a déjà franchi les frontières européennes !
La Yegros – Commons Wikimédia
La vie de La Yegros
Mariana Yegros a grandi à Morón, dans la grande banlieue de Buenos Aires. Elle raconte : « Enfant, j’adorais chanter et j’étais fascinée par Tina Turner, avec son côté animal. Je rêvais d’être célèbre et de chanter dans des stades… ». Le milieu familial (père ouvrier, mère institutrice) se charge de faire revenir la jeune enfant sur terre « On me disait que, pour percer dans la musique, il fallait de l’argent et des connexions. Je n’avais ni l’un ni l’autre. »
Ceci étant, elle compte bien réaliser son rêve. Ainsi à l’adolescence, elle entre au conservatoire de sa ville pour étudier le chant lyrique. « Je n’aspirais pas à être une diva d’opéra, mais l’enseignement était de qualité et gratuit. » Une amie la pousse à se présenter à un casting pour un spectacle. Ainsi Mariana Yegros découvre alors une émotion inconnue. Des rythmiques barbares, tribales, qui prenaient aux tripes. « J’avais trouvé ma voie » disait-elle.
Ses premiers succès
Puis, elle écoute pour la première fois les expériences de cumbia electro. De retour à Buenos Aires, elle croise Dick el Demasiado qui lui propose de faire deux interventions dans son show : « Tu chantes ce que tu veux, dans la tenue que tu veux. » lui dit-il. « J’ai sorti mes habits les plus délirants, des colliers de chien à pointes en plastique fluo, une robe ultra mini, des chaussures à plateforme sur lesquelles je tenais à peine, et je me suis lancée. » C’est le bon moment pour elle.
Son premier succès, Trocitos de Madera (« petits bouts de bois »), raconte une bien étrange histoire. « Un jour, un ami nous appelle : « Allumez la télé, il y a une info incroyable. » En effet, à Misiones, la province d’où viennent mes parents, une petite fille pleurait des morceaux de bois ! Le fou rire nous a occupés toute la journée et, avec Gaby, on a imaginé une petite chanson.»
Mais la force de La Yegros, c’est sa faculté à imprégner ses chansons de ses racines littorales. Son album qui a connu le plus de succès Viene de mi, en est la preuve. En effet cet opus propose une formule riche en sons rustiques (percussions, accordéon). A cela s’ajoute des tempos ralentis qui font merveille sur les pistes de danse. La cumbia y fait bon ménage avec les rythmes du folklore argentin tels que le chamamé. Il faut savoir que la cumbia et le chamamé sont deux styles de musiques qui ont été importés par les parents de La Yegros, à Buenos Aires !
Un festival de musique en France – Commons Wikimédia
Comment peut-on définir précisément sa musique ?
La Yegros combine des rythmes traditionnels de la forêt du Nord-Est de l’Argentine, une musique relativement méconnue à l’oreille mondiale, et un style urbain influencé par le fait d’avoir vécu et de vivre dans une ville cosmopolite telle que Buenos Aires. Cependant, La Yegros n’est pas précisément une artiste nouvelle. Elle a joué sur des scènes très importantes du monde comme le Central Park Summerstage et le Roskilde Festival au Danemark. Elle a fait plus récemment des tournées en France et participé à des festivals.
Son premier album Viene de mí, fut éditée par ZZK Records, la maison de disque et maison de production argentine avec un « background » de plus de 150 concerts dans 70 villes du monde, en à peine 4 ans d’existence. Cette maison de disque est une marque mondialement connue pour être l’usine génératrice du mouvement de la « Nouvelle Cumbia » et du folklore numérique.
Même si son deuxième album (et pour l’instant son dernier) Magnetismo n’a pas connu le même succès que Viene de mí, il reste toutefois très apprécié des fans. « Quand à la fin d’un spectacle les gens viennent te voir pour te féliciter et qu’on voit qu’ils sont contents, je sais que j’ai fait du bon travail » affirme la chanteuse. La joie du public elle la doit aussi au célèbre musicien uruguayen Gustavo Santaolla. En effet ce dernier a collaboré avec elle pour son dernier album.
Mais peu importe le succès que le chanteuse connait, son unique objectif est de chanter des chansons d’amour non conventionnelles et faire danser ceux qui les écoutent. Du moment que cet objectif est rempli, La Yegros en est ravie !
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