L’écrivain argentin Ernesto Sábato s’est éteint samedi à l’âge de 99 ans. Il a été inhumé dimanche dans un cimetière privé de la province de Buenos Aires, cérémonie à laquelle seuls famille et amis proches ont assisté.
Au contraire, durant la veillée funèbre de samedi, de nombreuses familles, amis, personnalités de la culture et de la politique ainsi que des milliers de voisins et admirateurs ont été présents.
Selon l’agence officielle Telam, Cristina Kirchner aurait fait livrer une couronne de fleurs et se serait entretenue par téléphone avec Mario Sábato, fils de l’écrivain.
Photo : Arte & fotografia
Toute l’Argentine se souvient de l’écrivain pour ses qualités littéraires et pour son engagement pour la démocratie et les droits de l’Homme. Auteur de plusieurs œuvres des plus significatives de la littérature argentine telles que “El túnel” (1947), “Sobre héroes y tumbas” (1961) et “Abbadón, el exterminador” (1974), Sábato se situe parmi les principaux écrivains hispanoaméricains.
En 1984 il a reçu le Prix Cervantes, le principal prix de littérature hispanophone.
De plus, après la fin de la dictature militaire qui gouverna le pays entre 1976 et 1983, Sábato fut élu président de la Commission Nationale pour la Disparition de Personnes (CONADEP) créee par le gouvernement démocratique pour enquêter sur les horreurs commises durant la “guerre sale” par le régime dictatorial.
Le rapport final de la CONADEP, intitulé “Nunca Más” dont Sábato est le rédacteur, a impulsé les jugements contre les juntes militaires dans la seconde moitié des années 80.
Un échantillon des travaux et souvenirs de l’auteur sont présentés depuis hier à la Feria du Livre de Buenos Aires. Parmi cet hommage, des passages du film réalisé par son fils Mario intitulé “Sábato, mi padre” seront visionnés.
Extrait de “Nunca Más” :
“…Las grandes calamidades son siempre aleccionadoras, y sin duda el más terrible drama que en toda su historia sufrió la Nación durante el período que duró la dictadura militar iniciada en marzo de 1976 servirá para hacernos comprender que únicamente la democracia es capaz de preservar a un pueblo de semejante horror, que sólo ella puede mantener y salvar los sagrados y esenciales derechos de la criatura humana. Unicamente así podremos estar seguros de que NUNCA MAS en nuestra patria se repetirán los hechos que nos han hecho trágicamente famosos en el mundo civilizado…”
Source : Congoja en Argentina por la muerte de Sábato Nunca Más: Informe Sabato