Le portugais et l’espagnol sont les deux langues principales d’Amérique du Sud. Dans le monde des affaires ou du tourisme, ou même lors de réunions familiales inter-pays, les personnes sont amenées à parler le « portuñol » (portugnol en français) par souci de se faire bien comprendre et de comprendre, par la suite, leurs interlocuteurs.

Ce dialecte est né dans la région de la triple frontière (Argentine, Brésil, Paraguay) autour des chutes d’Iguazu.

portuñol en la triple fronteraMarcage de la triple frontière aux chutes d’Iguazu, du côté argentin. Photo : morrissey

La pratique du portuñol

Le langage du portuñol s’improvise sans trop de difficultés dans la bouche de ses locuteurs. En cela, les racines latines, la grammaire et le vocabulaire des deux langues s’assemblent volontiers pour se faire entendre.

De plus, cette langue est à la base d’un petit mouvement littéraire. D’ailleurs l’oeuvre qui le montre le mieux a été écrite par un Brésilien. C’est le roman Mar Paraguayo (Mer du Paraguay), du brésilien Wilson Bueno (1949-2010). En outre, de nombreux poètes s’essayent aussi aux vers en portuñol.

Un dialecte qui facilite la communication

Selon le sociologue argentin Nestors Perlongher : « L’effet du portunhol, avec ses caprices et ses écarts, est immédiatement poétique. Il y a entre les deux langues un vacillement, une tension et une oscillation permanents – l’une est « l’erreur » de l’autre- où tout devient possible et improbable. » Mais le but premier du portuñol n’est pas la rigueur grammaticale. En effet, ce dialecte a pour objectif une communication plus fluide entre lusophones te hispanophones d’Amérique latine.

Donc le portuñol n’est pas une langue de la vie quotidienne mais plutôt un moyen de communiquer plus facilement avec les pays voisins. De fait, beaucoup parlent du portuñol frontalier puisque ce dialecte est né aux frontières. Ainsi, le portuñol est le signe de l’influence mutuelle qui s’exerce entre le Brésil, d’une part, et l’Argentine et le Paraguay, d’autre part, au niveau de la triple frontière.

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