Le saviez-vous? À l’heure qu’il est, il y a plus de castors que d’êtres humains en Terre de Feu! Jusque là, rien de bien grave. Le problème est que leur population se multiplie de façon exponentielle et qu’ils ravagent toutes les forêts par lesquelles ils passent. À tel point que, selon certaines estimations, d’ici 25 ans, ils pourraient arriver jusqu’à Bariloche, bien loin de la Terre de Feu qu’ils occupent actuellement.
Une défaillance de la chaîne alimentaire et de la flore…
Ce phénomène s’explique en partie par le fait que les castors, tout droit venus du Canada et présents en Terre de Feu depuis 1946 après décision ministérielle, ne soient menacés par aucune autre espèces animales. En effet, les castors ne sont pas recherchés par les loups ou encore les ours comme c’est le cas en Amérique du Nord. La flore argentine y a aussi sa part de responsabilité, car contrairement à la végétation canadienne, les arbres (pour ne citer qu’eux) ne repoussent que très lentement, voire pas du tout, lorsque ces rongeurs les abattent…
… mais pas que!
L’absence de prédateurs et une flore fragile ne suffisent pourtant pas à eux seuls à justifier l’invasion continue des terres argentines par les castors. En effet, la faute revient également aux êtres humains. Il y a de ça quatre ans, les autorités argentines et chiliennes ont signé un accord commun quant à l’instauration d’un plan de contrôle et de régulation de la population de castors sur leur territoire respectif. Cependant, les papiers ont beau avoir été signés, l’application des consignes se fait attendre, alors qu’on estime aujourd’hui (en Terre de Feu), la population des castors à 150.000 rongeurs, contre 134.000 êtres humains.
“Il est parfaitement concevable que la prolifération des castors arrive jusqu’à Bariloche. Ceux-ci sont en effet en train de nous prouver qu’ils peuvent également vivre dans des lieux dépourvus d’arbres, c’est à dire dans la steppe. Il n’y a donc aucune raison d’exclure la possibilité que ces rongeurs arrivent jusqu’à Bariloche, voir au-delà” a déclaré Christopher Anderson, un biologiste du CONICET (Conseil National des Recherches Scientifiques et Techniques en Argentine) ayant réalisé il y a sept ans de cela un rapport dont il ressortait que l’élimination de cette espèce en Terre de Feu était urgente et d’ordre prioritaire.
Le projet en question s’est vu attribuer un budget de 3,9 millions de dollars de la part du Fond Mondial pour la Nature (WWF) via le département pour l’Alimentation et l’Agriculture au sein de l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’une enveloppe de 18,2 millions de dollars de la part de l’État. Lors de sa dernière visite à Rome, la présidente Cristina Kirchner a signé de nouveaux accords prévoyant l’octroie de nouveaux fonds. “Dès que ceux-ci seront débloqués, nous mettrons en place des stratégies visant notamment à contrôler la population des castors” a communiqué le Secrétariat de la Nation en charge des questions environnementales.
Comme souvent, il ne nous reste plus qu’à attendre pour savoir si ces promesses seront tenues…
Si vous souhaitez les rencontrer, l’Agence
Equinoxe vous propose une excursion vous permettant de découvrir leur habitat naturel et de voir de vos propres yeux l’incroyable travail de ces petits rongeurs…
Sinon, rendez-vous à Bariloche dans 25 ans !
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