La légère influence française qui plane sur Buenos aires n’est pas seulement due aux « edificios franceses » mais aussi à ses parcs qui font respirer la ville.
Jardin Botanique à Buenos Aires, dessiné par Carlos Thays
Petit voyage dans le temps et l’espace des parcs
Il y a plus de 130 ans, a émergé en France l’idée moderne, philanthrope en théorie, de créer des « jardins d’hygiène ». Et ce pour la santé et le bien être de tous.
Ce mouvement a accompagné l’urbanisation impulsée par Haussmann. De plus il a permis la création des bois de Boulogne et Vincennes. Mais aussi des parcs Montsouris et Buttes Chaumont: tous créés dans des zones non urbaines ou sur d’anciennes carrières.
Ces parcs, invitant à la promenade dans une nature reconstituée, et dédiés à la découverte des falaises, montagnes, ou grottes apprivoisées, sont apparu alors partout.
Buenos Aires comme Montevideo n’y ont pas échappé.
Les paysagistes français qui ont œuvré pour les parcs à Buenos Aires
L’intervention d’Edouard André fut fondatrice. En effet, elle marque le début de l’influence française sur les parcs de Buenos Aires.
Le dessin de ses courbes, son style a résolu l’antagonisme entre jardin paysager et jardin classique. Ce qui a influencé à l’époque les créateurs de jardins. Ce fut en particulier le cas des créateurs des parcs de Buenos Aires.
Puis Eugène Courtois, jardinier, a mis en œuvre de nombreux projets dans la décennie 1880. Notamment sous l’intendance d’Alvear. Il fut à l’origine des jardins d’hôpitaux.
Charles, ou plutôt Carlos Thays, est sans doute le plus connu ici.
Il a été nommé directeur des promenades de Buenos Aires et s’est installé définitivement en Argentine.
Il a d’abord travaillé avec Alphand en France. Puis répondu à un concours de parc public à Córdoba, avant de devenir responsable des espaces verts de Buenos Aires.
On lui doit notamment le Parc Botanique, qui à son tour deviendra un modèle.
Ses descendants ont perpétué la tradition paysagère (aujourd’hui sous le nom d’Estudio Thays).
Jean Claude Nicolas Forestier dans les années 1920 a permis d’établir un diagnostic d’ensemble : des promenades, parcs et bords du Rio de la Plata, et une planification pour l’avenir. Il a certainement impulsé , avec des dessins plus formels, la création de nouveaux parcs de taille plus réduite, de places publiques, et la végétalisation des voies de circulation.
Comment se manifeste l’influence française sur les parcs de la capitale argentine?
- Les ourlets des espaces engazonnés, dont la courbe tendue escamote habilement les cheminements, donnant ainsi une sensation de naturalité plus vaste.
- Les grilles, portails et mobiliers en ferronnerie
- Les grottes en ciment, issues du savoir faire des rocailleurs, mais la plupart de ces constructions ont disparu à Buenos Aires.
Pour en savoir plus sur l’influence française sur les parcs de Buenos Aires
L’ouvrage passionnant de Sonia Berjman, docteur en histoire et spécialiste de l’art des jardins : Plazas y parques de Buenos Aires : la obra de los paisajistas franceses
Le livre tome II : du XIXe siècle au XXIe siècle de Michel Racine, architecte et enseignant à l’ENSP Versailles : Créateurs de jardins et de paysages en France de la Renaissance au XXIème siècle
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c’est très tentant de venir étudier l’histoire de l’art des jardins … de ce coté de l’atlantique !
merci
Benedicte, tres bien!!!! Je crois interesant de ajouter que dans le terrain maintenant occupe par Palermo il y avais un marais avec des joncs. chauu,
Maintenant, on est en train de penser aux jardins avec grilles.
Vous êtes pour ou contre?
Merci
Amicalement
Elisa à Rosario, Argentine
et la spécificité Argentine, quelle est-elle? est-ce dans les choix végétaux ou y a-t-il un artiste qui a aussi marqué ces parcs de son empreinte?