Voilà maintenant 8 mois que les Qo.Pi.Wi.Ni. ont pris leurs quartiers à un endroit stratégique de la ville : le croisement entre l’Avenida de Mayo et l’Avenida 9 de julio. Les Qo.Pi.Wi.Ni. sont en fait les représentants de différentes communautés indigènes de la province de Formosa : les Qom, les Pilagá, les Wichi et les Nivacle.

Peuple Qom – Source: flickr – Photo by ANSES

Quelles revendications? 

Si vous êtes récemment passé dans le quartier, vous avez sans doute dû voir ces campements de fortune, habités par les fameux Qo.Pi.Wi.Ni. Ces peuples indigènes ont décidé de s’établir ici le 14 février dernier, dans l’espoir d’être reçu par la présidente et son gouvernement, afin de faire entendre leurs revendications. Ces populations vivent en effet de leurs cultures locales, et donc grâce à leurs terres. Or, ils subissent actuellement une expropriation de ces mêmes terres, pour des raisons qu’ils jugent totalement illégitimes. En effet, ces terres se transmettent au sein des familles de génération en génération depuis toujours, et n’ont jamais fait l’objet d’actes commerciaux.

Ce phénomène a débuté en 2010, ou du moins, c’est à ce moment que la situation a commencé à devenir critique. D’un coté, les populations  qui estiment que les terres leur reviennent de droit et de l’autre, les riches propriétaires qui exproprient les communautés indigènes afin d’étendre un peu plus leurs exploitations de soja, cette culture dont l’Argentine a fait sa spécialité.

Ces expropriations ne se font bien sur pas sans violence, et les conflits ont déjà fait 12 morts ! De fait les Qo.Pi.Wi.Ni. ont aujourd’hui deux principales requêtes. Tout d’abord, ils réclament le droit de propriété de leurs terres. Ensuite, ils demandent que justice soit faite quant aux assassinats.

Les lois avec les Qo.Pi.Wi.Ni, et Cristina dans tout ça? 

Concernant leur droit de propriété, ils mettent en avant diverses lois qui poussent à croire que leurs requêtes sont tout à fait légitimes. En effet, l’article 75 17 de la Constitution Nationale « reconnaît la préexistence ethnique et culturelle des peuples indigènes argentins […] et la possession et propriété communautaires des terres qu’ils occupent traditionnellement ». De nombreuses autres lois nationales et internationales semblent également leur donner raison, notamment la Déclaration des Nations Unies des Droits indigènes. De fait, les Qo.Pi.Wi.Ni. demandent que justice soit faite, et que la présidente en personne les reçoive afin de faire entendre leurs réclamations. Malheureusement pour eux, la Casa Rosada n’a montré aucune réaction jusqu’à présent et, au vu des élections qui approchent à grands pas, il se pourrait bien que leur situation n’évolue pas d’ici à la fin du mandat de Cristina Fernandez de Kirchner.

Pour autant, les Qo.Pi.Wi.Ni. ne lâcheront pas l’affaire si facilement et semblent bien décidés à faire entendre leur voix, quoi qu’il en coûte. Leur campement ne semble donc pas près d’être remballé, et les Qo.Pi.Wi.Ni. sont aujourd’hui plus déterminés que jamais !


Cet article vous a plu ? Nous vous suggérons de lire ceux-là également:

Les principaux peuples indigènes d’Argentine
Le soja menace les forêts primitives
Les Guárani: peuple indigène du Nord Ouest de l’Argentine