Christophe Apatie est un photographe français installé et fasciné par Buenos Aires. À partir du 13 juin et jusqu’au 17 août 2014, son exposition Auto-retratos sera à la galerie Las Lunares à Almagro. L’exposition est réalisée avec le soutien de l‘Institut Français d’Argentine et de l’Ambassade de France en Argentine.
Source: Christophe Apatie
Julia Petersen nous présente l’exposition:
“Dans l’espace d’art La Lunares, Christophe présentera 14 photographies de la série “Auto-portraits”. Le titre n’est pas par hasard et nous confronte à une dualité: celle de l’auto portrait, et celle du portrait de l’auto.
Les photographies de voitures croisées dans les rues de Buenos Aires sont des images frontales, directes, assez symétriques. Il n’y a que la voiture et son environnement qui soient représentés.
Christophe, en se promenant dans la ville, prend des photos de ce qu’il voit; il ne cherche pas nécessairement l’ultime beauté ni des voitures, ni de leur alentour. Un des élèments les plus révelateurs des photographies est qu’il n’y apparait jamais aucune figure humaine. Parfois un chien, mais jamais d’Homme. Avec cette absence, Christophe nous montre une réalité invisible: l’écléctisme de la société dans laquelle l’être humain n’existe pas, ou plutôt dans laquelle il existe pour ce qu’il a et non pour ce qu’il est.
L’un des premiers signes distinctifs des diverses classes sociales est la voiture. Córtazar l’avait décrite dans son conte L’Autoroute du Sud, dans lequel les personnages n’ont pas de nom mais s’identifient par la marque de leur voiture. Les portraits de Christophe sont surtout un témopignage de la société d’aujourd’hui.
Quant aux images en soi, nous pouvons nous demander: Qu’est ce qui fait que d’une certaine manière, ces photographies soient des autoportraits? Depuis qu’il est arrivé à Buenos Aires, Christophe se consacre à dépeindre la ville. Ses photographies représentent la vie urbaine au travers des immeubles, des maisons, des coins de rues, des monuments, des portes, et sans invoquer de présence humaine.
Les photographies des ces voitures détruites par le temps dont quelques unes sont réduites à l’état de feraille viennent nous rappeller que la perfection n’existe pas. L’homme vit dans un univers imparfait et doit apprendre à subsister dans ce monde là. Avec l’auto-portrait de Christophe, il pourrait s’agir de reconnaitre cette imperfection, mais surtout de se reconnaître en elle.“
La Lunares, Humahuaca 4027, Almagro, CABA