Au MALBA, l’exposition « Marcados » de l’artiste brésilienne Claudia Andujar est une sélection de plus de 80 photos en noir et blanc.
Entre 1981 et 1984, elle accompagne deux médecins chargés de réaliser une campagne humanitaire de vaccination auprès des Yanomami. Cette expédition est pour elle l’occasion d’un nouveau projet photographique : elle réalise les photos d’identité de chaque Yanomami – qui seront collées sur leur carnet de vaccination – et compose ainsi la série des Marcados. Chaque membre de la tribu est identifié par un numéro qu’il porte autour de son cou et non par un nom.
Plus tard, Claudia Andujar prendra conscience que ce projet avait une signification plus complexe. Elle expliquera que pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elle était adolescente, une partie de sa famille fut déportée. Tous ont été marqués d’un numéro et ont péri.
Où et quand ? Au MALBA, Av. Figueroa Alcorta 3415
À partir de 90 ARS, le mercredi à partir de 46 ARS
Tous les jours de 12h à 20h jusqu´au 6 juin 2016.

Exposition Marcados de Claudia Andujar au MALBA – Source : Aurélie Callebaut
Claudia Andujar
Née Claudia Haas, à Neuchâtel, en Suisse, le 22 juin 1931, d’un père juif hongrois, et d’une mère suisse. Claudia Andujar vit à São Paulo depuis 1955 et est naturalisée brésilienne en 1976.
Claudia Andujar étudia à l’Hunter College, à New York. Elle a obtenu de nombreuses distinctions et récompenses, telle que la Bourse Guggenheim des arts pour les États-Unis et le Canada, pour étudier les indiens Yanomami. Elle passe presque trente années à enregistrer le mode de vie de ces indiens de la forêt amazonienne. Elle va jusqu’à cesser son métier de photojournaliste pour se consacrer à la cause de ce peuple menacé de disparition.
Elle fait partie de la commission pour la création de la réserve Yanomami. L’artiste coordonna une grande campagne de sensibilisation menée pour la démarcation des terres indigènes, qui finira par porter ses fruits et aboutira à la reconnaissance d’un vaste territoire protégée.
Claudia Andujar est aujourd’hui âgée de 84 ans, elle continue son combat et participe activement à diverses expositions internationales pour sensibiliser l’opinion publique mondiale à la cause des Yanomamis.
Ses photographies figurent dans les collections des plus grands musées du monde, notamment au Museum of Modern Art (New York), à la George Eastman House de Rochester (New York), à l’Amsterdam Art Museum, au Museu de Arte Contemporânea de São Paulo, au Museu de Arte de São Paulo, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain de Paris, au Museu de Arte Moderna de Rio, à la Maison Européenne de la Photographie, et bien d’autres encore.
Elle a publiée de nombreux ouvrages :
- Amazônia, réalisé avec George Love, par la maison d’édition Praxis, en 1978
- Mitopoemas Yanomami (Mytho poèmes Yanomami), chez Olivetti do Brasil, en 1979
- Missa da Terra sem Males (Messe de la Terre sans Maux), chez Tempo e Presença, en 1982
- Yanomami: A Casa, a Floresta, o Invisível (Yanomami: La Maison, la Forêt, l’Invisible), chez DBA, en 1998
- A Vulnerabilidade do Ser (La Vulnérabilité de l’Être), par la maison d’édition Cosac & Naify, en 2005
- Yanomami, la danse des images, les éditions Marval lui consacre un très bel ouvrage en Français, en 2007
- Povo da Lua, Povo do Sangue: Yanomami, film documentaire.
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