Vendredi dernier nous avons testé le Museo Histórico Nacional (MHN) à Buenos Aires. Ce petit musée est un des rares musées consacrés à l’histoire dans la Capitale. Bien que l’on y trouve quelques reliques de l’ère pré-colombienne, on comprend très vite qu’ici l’histoire de l’Argentine commence au début du 19ème siècle, avec la guerre d’Indépendance. Et elle semble s’arrêter au début du 20ème siècle d’ailleurs aussi, puisque l’on ne trouve rien sur la période post-1920.
Photo : Entrée du MHN
Cela donne donc l’étrange (et fausse) impression que l’histoire de ce pays se résume à un gros siècle. Par conséquent, n’espérez pas en apprendre plus sur la période coloniale espagnole, sur la période dictatoriale du 20ème siècle ou encore sur la guerre des Malouines. Ceci dit, il est évident que le 19ème siècle fut un siècle très riche historiquement pour l’Argentine, son siècle d'”or” sans doute. Ce fut la période de l’émancipation de la nation argentine, pendant laquelle de grandes personnalités (des généraux principalement) se sont succédées pour gouverner les Provinces Unies du Rio de la Plata puis l’Argentine.
Photo : la salle de San Martín
Composition du musée :
Le musée est composé de 3 couloirs qui forment un U, d’une pièce remplie de pianos d’époque ayant appartenu à des célébrités, ministres, et d’une pièce souterraine “interactive” qui propose notamment aux enfants de jouer à des mini jeux-vidéos éducatifs. Plus que sur l'”histoire” du pays, le MHN se focalise donc sur la vie des grands leaders de l’Argentine depuis la guerre d’indépendance (José de San Martín, Juan Manuel de Rosas, Juan Lavalle, Manuel Belgrano, Bartolomé Mitre…). La vie de José de San Martín, principal héros de l’indépendance du pays, est la principale attraction du musée : un bon tiers ( c’est à dire une grosse salle) du musée lui est consacré. Au programme : objets lui ayant appartenu, manuscrits, peintures le représentant, et une belle reconstitution de la chambre dans laquelle il passa ses derniers jours… à Boulogne-sur-mer. Le musée comporte aussi son lot de grandes peintures épiques et de reliques nacionales (sabres, chapeau de Bartolomé Mitre…).
Photo : Revista de rancagua Juan Manuel Blanes
Un conseil toutefois si vous désirez vous y rendre : essayez d’emporter avec vous un guide type Routard ou apprenez au préalable les bases de l’histoire argentine, car le musée, bien que richement doté en objets, est assez avare en textes et explications. Ne manquez pas non plus la borne tactile juste à l’entrée du parcours, elle permet d’en apprendre plus sur San Martín.
Photo : ladite borne
Enfaite, ce n’est qu’à la fin de la visite que l’on commence à comprendre le but de ce musée : montrer non pas l’histoire de l’argentine, mais les éléments constitutifs qui ont poussé à l’unité nationale, à l‘émergence d’une nation unique. Si bien que l’on en vient à se demander si ce musée ne s’adresse pas avant tout aux Argentins plutôt qu’aux étrangers. Signes révélateurs : une salle consacrée à la bataille de la Vuelta Obligado, bataille quasi-inconnue en France, lorsque les Argentins sont parvenus à entraver la progression d’une flotte franco-britannique en 1845 ; et le personnel du musée qui vous suggère de saluer respectueusement le portrait géant de San Martín à la fin de la visite (!)
A savoir :
Où : San Telmo, Defensa 1600. Collé au Parque Lezama.
Quand : Du Mercredi au Dimanche de 11h à 18h. Et pendant les jours fériés, sauf l’été.
Prix : à partir de 20 pesos.
Durée : 45min – 1h
L’avis d’Argentine Info
En somme, ce musée est agréable à parcourir. Il est assez petit, loin d’être exhaustif sur le sujet, mais l’on est content d’en apprendre plus sur ce qui constitue le cœur de l’identité argentine, et de découvrir certaines reliques nationales. Nous vous le recommandons si l’Histoire vous intéresse !