Les missions jésuites sont les témoins de la rencontre des prêtres jésuites avec les Indiens. De leur action d’évangélisation et de leur lutte contre l’esclavage de 1609 à 1767. Une rencontre qui transforma complètement la physionomie économique et sociale de toute la région. Aujourd’hui, vous pouvez visiter ces splendides ruines classées au Patrimoine mondial de l’Unesco. Une visite historique et culturelle unique à ne pas manquer, dans la région de Misiones, non loin d’Iguazú.
Ruine de San Ignacio – Equinoxe
Un peu d’histoire
Même si les Jésuites avaient fondé des missions au Mexique, en Californie, en Équateur et près du lac Titicaca en Bolivie, ce sont toutefois les colonies guaranís qui ont été les plus florissantes d’Amérique. Elles s’étendent sur une vaste région comprise aujourd’hui entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Les missions ont été les témoins pendant 158 ans (de 1609 à 1767) de la fusion culturelle des prêtres et des Indiens et de leur lutte contre l’esclavage.
Les missions et les espagnols
Elles sont des sortes de villages créés par les jésuites espagnols et qui abritaient des Indiens guaranís. Ce système permettait aux jésuites de poursuivre leur objectif d’évangélisation. Et aux Guaranís d’échapper aux menaces esclavagistes des marchands d’esclaves portugais venus du Brésil. Les missions fonctionnaient selon une organisation communautaire et autonome unique. Une propriété collective où tout était partagé, échangé et autogeré. Mais aussi dans laquelle les Guaranís étaient libres et où les jésuites dispensaient leur savoir (scientifique et artistique notamment). L’espagnol ne fut pas imposé aux autochtones et les prêtres s’employèrent à modifier les aspects de la culture locale contraires à la morale catholique (cannibalisme et polygamie).
C’est à la fin du XVIIIe siècle que le temps des missions prit fin. Mal vues par le roi d’Espagne Carlos III, il ordonne aux Indiens d’abandonner celles-ci. La révolte indienne contre les colons espagnols qui s’en est suivie s’est terminée par un bain de sang. Et les Jésuites ont fini par être expulsés en 1767. En effet, la famille royale des Bourbons était « antijésuites » et ne voyait pas d’un bon oeil le pouvoir qu’ils détenaient dans ces colonies espagnoles.
Les vestiges des missions jésuites au coeur de la jungle guaraní
Rendues célèbres par le film Mission de Roland Joffé. Les missions, également appelées « reducciones », sont une grande attraction touristique pour ceux qui arrivent à Posadas. Posadas est la capitale de la province de Misiones. Elle est un bon point de transition avant de se diriger vers les chutes d’Iguazú. Les vestiges de ces missions jésuites sont des exemples remarquables d’une architecture spécifiquement liée à une période importante de l’histoire de l’Argentine et du Brésil.
San Ignacio : un site unique inscrit à l’Unesco
San Ignacio Miní est la plus belle et la plus connue des missions. Située à 60 km au Nord-Est de Posadas et à 240 km au Sud de Puerto Iguazú. Elle est classée patrimoine mondial de l’Humanité à l’Unesco depuis 1984. Les ruines jésuites de San Ignacio ont été restaurées entre 1940 et 1948. Ce sont les mieux conservées et les plus importantes du pays. En 1610, les prêtres José Cataldino et Simón Masceta ont créé la mission, elle devra déménager deux fois pour en 1696 occuper le site actuel.
San Ignacio Miní fait partie des missions qui ont été construites à l’époque à laquelle les temples en bois et les maisons aux murs de pierre sont remplacés par de très belles églises et habitations en pierre recouvertes de tuiles. Sa population a atteint 4 500 habitants à son apogée. Sur près de 20 hectares sans compter le nombre de tête de bétail qui a atteint presque 60 000 bêtes.
La visite
La visite des ruines démarre par un musée dans lequel on peut apprécier une maquette de la mission, telle qu’elle était à l’époque. A la sortie du musée, on débouche de plein pied dans l’enceinte du site. Celui-ci était organisé autour d’une place centrale, où se trouvaient le bâtiment administratif et la cathédrale aux dimensions imposantes. Tout autour de la place centrale se dressaient la maison des prêtres, l’école, le réfectoire, les ateliers et les entrepôts ainsi que le cimetière, les potagers et les demeures des Indiens. Dans un cadre superbe, avec la forêt tropicale en toile de fond, on découvre l’héritage guaraní à partir des dessins d’oiseaux et de fleurs de la région, gravés sur la pierre ocre du temple. Le portail à colonnades, sculpté par des artisans guaranís, est un véritable chef-d’oeuvre.
Portail colonal San Ignacio – Equinoxe
Les missions de Loreto et Santa Ana
Aujourd’hui, seulement des ruines de ces missions demeurent dont celles de San Ignacio Miní, la plus connue. Celles de Loreto et Santa Ana sont plus petites et moins bien conservées, mais valent tout de même le détour.
Loreto fut l’une des plus grandes missions jésuites de la région avec 750 hectares et 6 500 habitants. C’est notamment dans cette mission que le premier livre fut imprimé en 1705. Aujourd’hui envahie par la forêt tropicale, elle possède une atmosphère et une ambiance singulière. La mission accueillait pour la semaine sainte, les habitants des missions voisines comme San Ignacio ou Santa Ana pour la procession vers la chapelle Monte del Calvario, construite dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et caractérisée par ces quatre volées de marches qui encadrent l’édifice. L’église de la mission impressionne aussi par sa grandeur, 35 mètres de largeur sur 75 mètres de longueur, et à côté se situe notamment le cimetière avec la tombe du fondateur de la mission, Antonio Ruiz.
Un peu d’histoire
La mission jésuite de Nuestra Señora de Santa Ana, fondée en 1660, fut également une mission importante car elle accueillit jusqu’à 7 000 Guaranís. Les vestiges restant se mélangent aujourd’hui avec une végétation locale comme les palmiers et les cèdres. La grande église dessinée par l’architecte italien Brasanelli, qui dessina aussi celle de San Ignacio, et la place de 140 mètres de long témoignent également de la beauté passée et de l’importance du site. Cette mission a également été déclarée Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1984.
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